Pourquoi mesurer l’acidité du sol ou d’un liquide pour ses cultures ?
15 juillet 2020 ☆ Maison et jardin ☆ Pas de commentaire
Que vous soyez agriculteur ou jardinier, la pratique de ces deux activités nécessite principalement la connaissance du terrain sur lequel vous effectuerez vos plantations. Mesurer l’acidité ou le pH de votre sol vous permet ainsi de savoir plus précisément ce que vous pouvez y cultiver. En revenant en arrière pour nous pencher à nouveau sur nos cours de physique-chimie du lycée, on se souvient que plus il y a d’ions H+ dans le sol, plus l’acidité de celui-ci est élevée. Lorsque le pH (potentiel hydrogène) de votre emplacement est de 7, cela signifie qu’il est neutre. Situé entre 7 et 14, il est basique et entre 1 et 7, il est acide. Mais, alors, pourquoi et comment mesurer cet indice sur votre terrain ? Explications…
Pourquoi déterminer l’acidité de votre terrain à l’aide d’un pH mètre sol ?
En général, les sols ont un pH qui se situe entre 4 et 9. Cependant, à cause de la pollution, les terrains ont tendance à s’acidifier. Toutes les plantes ne poussent pas dans certaines configurations, car elles n’apprécient pas cet état de fait. Même si de nombreux efforts sont mis en oeuvre en Europe pour contrer les effets des retombées acides, il faut quand même mesurer l’indice de votre terrain, car la majorité des végétaux se développent correctement sur un sol au pH neutre ou légèrement acide (compris entre 6 et 7,5).
Connaître le pH de votre terre vous aidera à saisir pourquoi certaines plantes ne se plaisent pas sur votre propriété. Vous comprendrez également quels végétaux privilégier pour obtenir une belle récolte. Par ailleurs, vous serez plus au fait concernant les traitements à apporter à votre terre pour l’améliorer si vous désirez cultiver des plantes qui ne poussent pas sur un sol acide.
Pour savoir si votre terrain est acide, basique ou neutre, il est préférable d’utiliser un pH mètre pour sol qui vous aidera à connaître le potentiel hydrogène du terrain. En dehors de cette mesure plus précise, vous pouvez également tenir compte de certains indices qui vous orienteront. D’une façon générale, lorsqu’une terre est très calcaire, cela veut dire qu’elle est basique. En revanche, une parcelle très riche en humus et/ou sableuse va probablement présenter un pH très bas.
En outre, prenez la peine d’observer attentivement les plantes qui poussent naturellement sur votre terrain. Ce sont d’excellentes « bio-indicatrices » de la composition de votre terre, notamment de son pH. Si des cultures telles que la prêle, les myrtilles, la bruyère, les rhododendrons ou la fougère poussent naturellement sur votre parcelle, il y a de fortes chances que celui-ci soit acide. Par contre, si vous constatez le développement de géranium, de mauves, de primevères officinales, votre sol est probablement alcalin ou basique.
Comment connaître le pH de votre terrain ?
En premier, réalisez un prélèvement de terre. Observez correctement votre propriété : certaines parties sont-elles argileuses ou sablonneuses ? Si vous ne distinguez aucune zone particulière, faites un seul prélèvement, mais en différents échantillons.
Munissez-vous ensuite de plusieurs bocaux en verre (des pots de confiture par exemple) et d’une petite pelle de type transplantoir. Il n’est pas question ici de prendre de la terre en surface, mais de prélever une partie de la couche arable (la partie où les plantes puisent la majorité des nutriments) entre 20 et 30 cm de profondeur et à plusieurs endroits de la parcelle.
Ensuite, il faudra se concentrer sur la mesure du pH des échantillons prélevés. Pour ce faire, vous avez le choix entre plusieurs options.
Faire une analyse du potentiel hydrogène grâce à la technique du chou rouge
Il s’agit de la méthode la plus répandue chez les jardiniers. Pour cela, il vous faudra du chou rouge que vous émincerez. Ensuite, portez de l’eau distillée pure à ébullition et placez les morceaux de chou dans l’eau. Laissez tremper pendant 15 minutes et retirez-les. C’est le jus violet qui nous intéresse ici, car il possède un pH neutre. Versez un peu de jus dans un récipient et ajoutez-y deux cuillères à soupe de terre.
Laissez reposer pendant une heure. Si le mélange est de couleur violette ou pourpre, cela signifie que le pH est neutre. Si votre préparation est rose, cela traduit l’acidité de votre échantillon. Plus le rose est vif, plus l’acidité est importante. Enfin, si la solution est bleue ou verte, cela dire que le pH de la terre est basique.
Cet examen n’est pas très précis. Toutefois, il peut vous aider à sélectionner les plantes que vous pourrez cultiver sur votre parcelle.
Faire une analyse avec les produits ménagers
Le bicarbonate de soude et le vinaigre blanc sont des produits qui vous aideront à mesurer l’acidité de votre parcelle. Placez un échantillon de terre dans deux récipients en verre, à parts égales. Dans le premier bocal, ajoutez du vinaigre blanc. Si une réaction se manifeste (bulles), cela signifie que votre sol est basique.
Dans le deuxième bocal, incorporez de l’eau jusqu’à obtenir une pâte boueuse et versez-y du bicarbonate. Si le mélange pétille, cela indique que le terrain est acide. Dans le cas où aucun des deux tests ne produit de réactions, cela veut dire que le pH du terrain est probablement neutre.
Faire un examen plus poussé
Pour connaître le pH de votre sol plus rapidement, vous pouvez aussi acheter un kit de test en jardinerie ou en magasin en bio. Celui-ci vous aidera à prendre conscience du potentiel hydrogène de votre parcelle, mais ne vous donnera plus la composition exacte du sol. Pour obtenir ce renseignement, il faudra effectuer un test en laboratoire.
L’analyse en laboratoire est recommandée aux agriculteurs qui désirent connaître la composition du sol de leur terrain afin d’être certains d’obtenir de bons rendements. Pour ce faire, il faut prélever un échantillon de terre important (jusqu’à un kilo) et l’amener dans le centre d’analyse sélectionné.
Comment corriger l’acidité de votre sol ?
Si le potentiel hydrogène de votre terrain est trop bas, il est possible de le réajuster en lui apportant des amendements à la chaux. Néanmoins, il est important d’utiliser ces engrais alcalinisants avec précaution. Un chaulage insuffisant est préférable à un ajout excessif, car ce dernier engendrerait un bouleversement trop important des processus bio-physico-chimiques de votre terrain.
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